Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les droits des Femmes
Albums Photos
23 mars 2006

Actualités

Le 23 mars

Au nom de toutes les femmes
       
© JOCKMANS
Christine Ockrent sort en librairie Le livre noir de la condition des femmes

BRUXELLES Première femme à avoir présenté le JT de 20 heures à une époque où la télé était encore essentiellement masculine, Christine Ockrent sait sans doute mieux que quiconque à quel point il y a encore du chemin à faire pour que la femme soit réellement l'égale de l'homme. Elle vient ainsi de sortir, chez XO Editions, Le livre noir de la condition des femmes, une somme de plus de 750 pages où, sous sa direction, une quarantaine d'experts se sont penchés sur tout ce qui ne va pas pour les femmes dans le monde. Un livre souvent édifiant.

Vous écrivez «Les femmes sont leur propre espoir, elles ne peuvent compter que sur elles pour changer la société.» C'est dur pour les hommes...

«C'est dur, c'est vrai, mais c'est en gros ce qui s'est passé dans nos pays durant le siècle dernier. Ce sont les femmes qui ont mené le combat pour les droits civils, le droit de vote et ensuite l'interruption volontaire de grossesse. Maintenant, la formule que j'emploie est peut-être un peu provocatrice. Il y a heureusement des hommes qui se battent aussi pour le sort des femmes. On fait d'ailleurs le portrait de certains dans le livre.»

Pourquoi sortir ce livre maintenant?

«Ce n'est pas parce que ça va plus mal. Dans certaines parties du monde, comme chez nous, ça va même nettement mieux. Mais on a aujourd'hui les outils qui permettent d'analyser la situation dans les pays les plus pauvres et les régions où les coutumes sont les plus retardataires pour les femmes. Avant, on ne disposait pas de ces outils.»

Quelles sont les situations que vous jugez les plus intolérables?

«Il y a l'excision, qui est encore pratiquée jusque dans nos pays, même si elle y est interdite. Il y a aussi les crimes d'honneur dont les femmes sont victimes quand leur frère ou leur clan considère qu'elles ont déshonoré la famille. Je pourrais aussi citer la lapidation en Iran. Ce qui est intéressant, c'est que, peu importe les sociétés, les problèmes sont toujours les mêmes. C'est le degré de gravité qui change. Regardez en Belgique: il a fallu attendre ces dernières années pour avoir une loi de tolérance zéro en matière de violences conjugales.»

Les religions sont un facteur d'oppression de la femme?

«Oui et elles l'ont été aussi dans nos pays. On a tendance à oublier qu'il a fallu des siècles pour se libérer des oppressions de l'église catholique. Les grandes religions monothéistes ont été conçues pour enfermer la sexualité de la femme et pour l'asservir à la règle de l'homme. Dans une religion comme l'Islam, qui est pratiquée de façon paisible par une grande majorité de musulmans, mais qui est aussi en proie à des courants intégristes, on voit que ce sont les femmes qui sont les premières touchées.»

Pour vous, l'Islam est la religion la plus rétrograde envers les femmes?

«Je n'emploierais pas cet adjectif. Tous les intégrismes, dans toutes les religions, maintiennent les femmes dans un état d'être mineur et impur. Simplement, il y a plus d'intégrisme à l'heure actuelle dans l'Islam que dans d'autres religions. Même s'il y a aussi les chrétiens fondamentalistes aux Etats-Unis, qui luttent de toutes leurs forces contre le préservatif et l'IVG.»

Être la première présentatrice du 20h, c'était une avancée historique?

«C'est clair qu'il y avait un côté symbolique. J'espère avoir contribué à accélérer les choses. Les années 80 ont été des années où beaucoup de professions ont commencé à se féminiser. Même s'il y a toujours trop peu de femmes à des postes clefs.»

On est à un an des élections françaises. Ségolène Royal pourrait devenir la première femme présidente en France. Ça vous inspire quoi?

«Ce qui est bien, c'est qu'on ne considère pas qu'elle puisse être moins compétente parce qu'elle est une femme. La question de la légitimité se pose moins et ça c'est un progrès.»

Publicité
Commentaires
Les droits des Femmes
Publicité
Les droits des Femmes
Publicité